Un rapport élaboré par l’organisation «Reporters sans frontières» sur la liberté de la presse fait ressortir un léger mieux pour la Tunisie qui a gagné trois places dans le classement mondial, passant du 121e rang au 118e sur un ensemble de 180 pays.
La Tunisie a célébré, hier, vendredi 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse. A cette occasion, un rapport annuel sur la liberté de la presse en Tunisie a été présenté par le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), Zied Dabbar, lors d’un point de presse.
Ce rapport, élaboré par l’organisation « Reporters sans frontières », fait ressortir tout de même un léger mieux. La Tunisie a gagné trois places dans le classement mondial, passant du 121e rang au 118e sur un ensemble de 180 pays. L’accent a été mis sur les efforts devant être déployés pour un meilleur fonctionnement des médias.
Certains expliquent les difficultés que vit la profession par la période difficile actuelle, qualifiée d’exceptionnelle et de transitoire, au cours de laquelle le pouvoir donne la priorité à la lutte contre la corruption, la contrebande, la migration clandestine.
En outre, plusieurs voix appellent à l’amendement du décret 54 et son article 24 soumis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Les auteurs initiateurs du texte de l’amendement sont persuadés qu’il est temps de le réviser, en vue de mettre en place un fonctionnement plus sain de l’ensemble de l’espace médiatique. Même si au départ, nombreux étaient ceux qui l’avaient applaudi, y voyant un moyen pour mettre un terme au phénomène de diffamations et d’informations infondées qui a explosé, à une certaine période, semant la zizanie dans la société.
A l’époque, certaines parties tentaient d’exploiter de manière pernicieuse et sournoise cette situation pour mener une propagande préjudiciable à la Tunisie, et monter l’opinion internationale contre l’Etat tunisien qui continue, à juste titre, de rejeter toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays, à la faveur du sacro-saint principe de souveraineté nationale.
135 journalistes tués dans la bande de Gaza
Ces critiques ont la mémoire courte puisqu’ils semblent oublier le traitement inadéquat par ces pseudo-défenseurs de la liberté de la presse, lorsqu’il s’agit de défendre les journalistes palestiniens ciblés par l’occupant israélien.
Il est triste de relever que depuis le 7 octobre dernier, date du début de l’agression israélienne, 135 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza, selon le syndicat des journalistes palestiniens, alors que 1500 autres ont été déplacés. Ils mènent à l’heure qu’il est avec leurs familles une vie de souffrance, sans oublier l’interdiction d’accès à Gaza opposée aux représentants des médias étrangers.
Ce n’est pas tout. En Cisjordanie, ils sont plus de 45 journalistes palestiniens à se trouver dans les prisons israéliennes sans motif. Juste parce qu’ils étaient en train de transmettre au monde les exactions menées par les sbires de Netanyahu ou encore les souffrances endurées depuis maintenant plus de six mois par les populations civiles palestiniennes.
De même, on n’oubliera pas de sitôt l’assassinat de Shireen Abu Akleh, l’un des visages les plus connus d’Al Jazeera, tuée par balle, alors qu’elle faisait un reportage à Jénine.
Et en dépit des preuves concrètes matérielles adressées par la même chaîne Al Jazeera à la Cour Pénale Internationale (CPI), rien n’a été fait pour lever le voile sur cet assassinat en direct, sachant que les images vidéo montrent clairement Shireen Abu Akleh et ses collègues pris pour cibles directement par les forces d’occupation israéliennes, le 11 mai 2022.
En tout état de cause, il est utile de faire la lumière sur tous les manquements à la liberté de la presse. Pour que ce principe fondamental ait un sens, il faut qu’il s’applique à tous partout.